vendredi 24 mars 2017

La Biographie de : FADILA DZIRIA

1917-1970) - Grande cantatrice. N�e le 25 juin 1917 � Djenan Be�t El Mel du c�t� de Notre Dame d'Afrique, � Alger, dans une famille conservatrice, Fadela Dziria, de son vrai nom Fadela Madani, est l'une des figures les plus marquantes de la chanson traditionnelle citadine dite Hawzi. Son p�re s'appelait Mehdi Ben Abderrahmane et sa m�re Fettouma Khelfaoui. Sa seule seour de p�re et de m�re, Goucem, fut musicienne en son temps tandis que les deux autres seours et un fr�re, Amar, ont la m�me m�re seulement. Des son plus jeune �ge, elle s'adonna � la chanson, en imitant la grande cheikha Yamna Bent El Hadj El Mehdi, au sommet de sa carri�re et en assistant � toutes les f�tes qu'elle animait et reprendra un peu plus tard, � son compte, les m�lodies de la diva du hawzi. Elle fut d�couverte par une �mission de Radio Alger Men koul Fen chwai de M. E. Hachelafet Djilali Haddad qui lui compos�rent un grand nombre de chansons sur le mod�le classique et hawzi. Quarante ans plus tard, une partie de son r�pertoire est pr�sume du domaine public comme Ana Toueiri. Mustapha Kechkoul, discoth�caire de Radio Alger, se chargea de son initiation � la musique classique, initiation qui s'av�ra laborieuse car elle �tait analphab�te; il fallait lui souffler les paroles pendant les enregistrements. Soutien majeur de sa famille sur le plan mat�riel, Fadela s'�tait mari�e une seule fois, en 1930, � l'�ge de 13 ans, avec un ch�meur qui en avait trente. De cette union naquit une fille qui ne v�cut pas. Sa m�sentente avec son mari, qui d�c�da quelque temps apr�s, la poussa a faire une fugue et Fadela se retrouva, en 1935 a Paris, chantant dans les quartiers � forte concentration d'�migr�s et plus particuli�rement au cabaret El Djaza�r. Elle chantera du Asri (moderne), rencontrera Abdelhamid Ababsa qui lui apprit plusieurs m�lodies en vogue � l'�poque et lorsque sa m�re la fit revenir, elle restera chanteuse tant sa voix plaisait au public. Elle fut engag�e pendant les soir�es de Ramadhan au Caf� des Sports g�r� par Hadj Mahfoud et situ� � la rue Bruce, dans la basse Casbah. Une troupe de th��tre et de vari�t� la prit en charge par la suite. Elle travaillera avec le directeur de la troupe qui lui conseilla de changer de genre. Mustapha Skandrani et Mustapha Kechkoul, bien introduits dans le cercle musical alg�rois vont beaucoup l'influencer et elle a fini par adopter l'Alg�rois en entrant dans le groupe de M�riem Fekka� qui animait les soir�es de f�tes du tout Alger. Pour son premier enregistrement professionnel, elle reprend une chanson que tous les Alg�rois connaissaient bien d�j� Rachiq el Qalb, un morceau genre Nqleb du mode Araq faisant partie de la structure musicale arabo-andalouse. Elle s'en �tait acquitt�e d'une fa�on majestueuse, toutefois. sa vraie rentr�e, en 1949, fut avec l'enregistrement de son premier disque chez Pacific, Mal Hbibi Malou (paroles de Kechkoul et musique de Skandrani), qui obtint un grand succ�s commercial. Mahieddine Bachetarzi l'engagea alors pour animer la partie concert de ses tourn�es. Elle participa aussi en tant que com�dienne aux pi�ces qu'il pr�sentait � travers toute l'Alg�rie et notamment dans Ma Yenf�a ghir Essah, Dawlette Enissa, Othmane en Chine et Mouni Radjel (1949). Cette carri�re de com�diennes si elle n'a pas �t� longue elle lui valut de vaincre le trac du public et surtout de travailler aux cotes d'artistes consacres comme Ksentini. Touri, Bachdjarrah, Keltoum et bien d'autres. Quittant les planches, elle revient � la chanson, sa v�ritable passion et ce retour lui valut au moins trois grands succ�s : Malou habibi bien sur mais aussi Ena Toueiri... (paroles de M. E. Hachelafet musique de Djilali Haddad) et Houni Kanou (Ils �taient la), un zendali ex�cut� sur un rythme typiquement f�minin de l'Alg�rois. Femme g�n�reuse, pleine de bont�, on la retrouve en 1954 � l'Op�ra de Paris ou elle s'est produite dans le gala organise au profit des sinistres d'El Asnam aux c�t�s de la c�l�bre com�dienne Keltoum et d'Aouichette, chanteuse bien connue dans le milieu artistique de l'�poque. En 1955, elle participe � des �missions classiques � la t�l�vision alg�rienne naissante. Sa vie artistique ne l'emp�chera pas de participer avec sa seour Goucem � la guerre de lib�ration : elle �tait charg�e de la collecte des fonds et, � cause de cela fut emprisonn�e � Serkadji. A sa sortie de prison, elle forme son propre ensemble musical avec sa seour Goucem � la derbouka, Reinette Daoud, dite l'Oranaise, au violon, et sa ni�ce Assia au piano et a l'orgue. Apr�s l'ind�pendance, elle reprend sa participation � la radio et � la t�l�vision. Sensible, perspicace, Fadela Dziria �tait majestueuse sur sc�ne. Son langage recherch�, serein et calme, son �l�gance et sa mani�re de porter le Kaftan, le Karakou avec S�roual dor� coiff� d'un Khit Erroh ou Zrir, faisait d'elle l'expression vivante de toute une culture, de toute une tradition jalousement conserv�e. Elle incarnait aussi le c�t� classique de la musique alg�rienne et, � ce titre, elle fut connue partout comme la plus grande cantatrice alg�rienne. Son caract�re affable et son sourire lui ont permis de vivre dans le milieu artistique avec la consid�ration et la sympathie de tous. Elle mourut en son domicile de la rue Hocine Asselah, pr�s de la Grande Poste � Alger le samedi 6 octobre 1970 et fut enterr�e au cimeti�re d'El Kettar.

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